Depuis la plus haute antiquité, le col a vu défiler un grand nombre de voyageurs !
Déjà les populations antiques salasses (du val d’Aoste) et ceutrones (de Tarentaise), à l’origine du pastoralisme, se regroupaient en ce lieu et y auraient élevé un Cromlech, curieux cercle de pierre de 70 m de diamètre, aujourd’hui à cheval sur la frontière.
Les romains y aménagèrent une voie, y vouèrent un culte à Jupiter, faisant ériger une colonne, surmontée d’une statue du dieu, ils y construisirent une première auberge : La Mansio. Hannibal et ses troupes auraient traversé ce col.
Au haut moyen-âge, Saint Bernard de Menthon a fait édifier là un hospice pour y accueillir les voyageurs.
Le Petit-Saint-Bernard fut le théâtre des guerres franco-savoyardes, de Louis XIV à la Révolution. Ce fut aussi le lieu de la « guerre des cent heures » en 1940 et des derniers combats sur le sol national lors de la Libération, en 1944-1945.
Aujourd’hui, le col est devenu un passage touristique aux multiples attraits : découverte des vestiges archéologiques ou historiques et des vieilles légendes ; excursions estivales à travers les alpages, les rochers et les glaciers ; ski de piste et ski de randonnée dans les deux stations mitoyennes qui composent l’Espace San Bernardo : La Thuile et La Rosière de Montvalezan.
De la voie impériale à la route nationale
L’antique Voie romaine date de 2 après JC, elle fut maintenue sur son itinéraire jusqu’en 1866, passant par St Germain en rive droite du reclus. Les échanges furent nombreux sur cet itinéraire : bétail, marchandises (dont contrebande active), immigrants, travailleurs saisonniers, colporteurs et artisans, châtelains (transportés par les porteurs habitants de St Germain), troupes militaires…
1853 : un projet de route côté français est déterminé : Ruban de 6m de large, pente maxi de 6% pour répondre au passage des diligences.
1858 : le tronçon Séez-La Rosière est achevé.
1866 : la route côté français est achevée.
1873 : la route achevée sur le versant italien.
1897 : Félix Faure inaugure la RN 90.
14 juillet 1905 : le comte de Menthon franchi le col en véhicule.
Ce n’est qu’avec le développement de l’automobile que la nouvelle route s’épanouit : 52 000 véhicules y passent en 1960.
Cette route, ouverte de début juin à fin octobre, permet la jonction des 2 régions et permet au col d’être un lieu attractif du tourisme estival.
Déplacements de la frontière dans le temps
jusqu’en 1725 : limite entre peuples Ceutrons et Salasses, c’est la limite de partage des eaux, de 2 peuples, de 2 communautés montagnardes qui se partagent des alpages.
1725 : nouvelle frontière pastorale, définie suite à un jugement qui déplace la frontière coté français à mi-chemin entre hospice et colonne Joux.
1797 : révolution française, une frontière temporaire se met en place (contradictions dans le livre)
1814 : restauration des duchés de Savoie et Aoste. On revient à la frontière de 1725.
1861 : rattachement de la Savoie à la France en 1860. Les bâtiments des douanes s’installent. Napoléon III concède une langue de terre avec l’hospice et ses dépendances sur le territoire appelé à devenir italien.
1947 : rétablissement de la frontière sur la ligne de partage des eaux, après quelques négociations de détail entre élus des 2 versants.
Amitiés entre riverains
Le petit St Bernard unit étroitement 2 vallées sœurs, val d’Aoste et Tarentaise, et 2 peuples frères issus des Salasses et des Ceutrons. Une histoire de presque 2000 ans a soudé les 2 peuples. D’un côté comme de l’autre, les habitants aiment à franchir en été le col pour aller se « dépayser » ou pour rendre visite à leurs familles.
La langue française, qui était la langue des valdotains avant la seconde guerre mondiale reste encore très pratiquée en Val d’Aoste, et constituent pour eux une fierté et un symbole de leur autonomie.
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